Les trackers se portent bien. Au niveau mondial, les actifs sous gestion ont augmenté de 26% à 1.036 milliards de dollars, d’après la recherche sur les ETF (exchange traded funds) de BlackRock. 2.459 trackers étaient disponibles à fin 2010 dans le monde. Même si le nombre de gérants est lui aussi en hausse, le marché reste très concentré. Les trois premiers opérateurs en termes d’actifs sous gestion, iShares (BlackRock), State Street et Vanguard, occupent 70% du marché alors que 136 fournisseurs d’ETF étaient recensés à fin 2010.
La concentration sur les produits est forte aussi. Les 100 premiers trackers représentent 63% des actifs sous gestion. «La taille des fonds est importante pour les clients institutionnels, a expliqué Deborah Fuhr, responsable mondiale de la recherche sur les ETF chez BlackRock lors d’une conférence de presse. Des règles internes les obligent en effet à ne pas détenir plus d’un certain pourcentage du fonds».
Les clients particuliers et la clientèle privée auront quant à eux un accès de plus en plus restreint aux ETF inversés, qui permettent de jouer un actif à la baisse. Aux Etats-Unis, ces trackers ne sont plus proposés par les banques privées depuis un an à la demande de la SEC. Et au Royaume-Uni, la FSA s’est récemment inquiété de l’offre de ces produits aux particuliers. De fait, comme l’ETF inversé est réinitialisé à chaque séance, il affiche une performance qui n’est pas tout à fait l’inverse de celle de son indice de référence sur une période supérieure à un jour.
En 2011, le marché sera soutenu par la demande d’ETF sur les actions américaines et émergentes et les obligations à haut rendement, et par l’intérêt pour les ETP sur l’or et l’argent, d’après Deborah Fuhr. «Le marché devrait progresser de 20 à 30 % cette année et l’actif sous gestion pourrait dépasser la barre des 2.000 milliards de dollars début 2012», a-t-elle ajouté. Mais elle ne croit pas aux ETF gérés de façon active, actuellement au nombre de 30. D’abord, les clients à la recherche d’alpha n’utilisent pas les trackers. Par ailleurs, leur développement se heurte aux réticences des gérants actifs - qui, s’ils transformaient leurs fonds en ETF, seraient contraints de rendre publics leurs choix d’investissement - et à celles des brokers, alors obligés de fixer des prix quotidiennement.
Source : Violaine Le Gall. AGEFI Asset Management